Ces jours-ci, sans crier gare, une averse déboule, on se retrouve trempés… et même « gaugés » comme on dit ici en Bourgogne ! On ne s’y attendait pas, le soleil brillait encore à l’instant. Joli mois de mai ? Plutôt fête à la grenouille… Alors, prévoir avant de sortir de prendre un parapluie ? Le salut pourrait venir de là ? A voir…
Aujourd’hui en France, 10 parapluies sont vendus chaque… minute ! Soit entre 5 et 6 millions par an.
Et pas sûr que ce soit à cause de la pluie qui serait devenue particulièrement fréquente. On nous parle plutôt de sécheresse… Non. Aujourd’hui les parapluies sont devenus fragiles car « low cost ». Un simple produit jetable, et donc une véritable plaie pour l’environnement.
Une consommation effrénée
Son parapluie, on l’oublie souvent car il est devenu de plus en plus petit, un objet sans valeur auquel on n’attache pas une grande importance. Pourtant, quand l’averse arrive, il acquiert tout-à-coup un intérêt crucial ! Ma robe qui se tache à la moindre trace d’humidité va être fichue. Le rendez-vous professionnel auquel je devais me présenter comme une pro tirée à 4 épingles va être ruiné : j’aurai juste l’air d’une vieille serpillère mouillée. J’ai 25 minutes de marche pour aller prendre mon bus ? Par ces températures frisquettes, c’est sûr, je vais attraper au mieux un rhume carabiné, au pire 3 jours au lit avec 40° de fièvre.
Des pépins anti-pépins ?
Alors cette fois, j’y ai pensé, je suis équipée ! J’ouvre le parapluie, eurêka : adieu taches, rendez-vous loupés et jours cloués au lit ! Je vais pouvoir me déplacer au sec, enfin presque, car s’il y a un coup de vent… Qui n’a pas eu un jour son parapluie retourné à la première rafale ? Ou son pantalon trempé car le parapluie trop petit n’a pas réussi à vous protéger aussi bas ? Le pantalon, il était étanche au moins ? Peu de chance… On n’a pas tous l’occasion de s’habiller en pêcheur breton équipé́ de pied en cap pour affronter les paquets d’eau !
Des parapluies à bas coût, fabriqués en Chine
A force de ne pas accorder d’importance aux « pébroques », leurs prix n’ont cessé́ de chuter. Alors, pas de choix : ils ne peuvent plus être fabriqués avec des produits de qualité́ ni supporter des coûts de main d’œuvre trop élevés. Aujourd’hui les parapluies sont à 95% fabriqués en Chine. Vous vous souvenez de la durée de vie de votre dernier parapluie ? Retournements intempestifs au moindre coup de vent, baleines tordues qui déchirent le tissu, ouverture coincée (si je ne peux pas l’ouvrir mon super parapluie automatique, j’en fais quoi ?) ou – pas mieux ! – fermeture impossible : c’est assez pratique de parcourir les couloirs pour atteindre son bureau avec un parapluie ouvert en permanence… Que celui qui n’a pas connu cet enfer lève le doigt ! Ou bien vous avez renoncé depuis longtemps à utiliser un parapluie…
Un pépin pour l’environnement !
Et vous n’avez peut-être pas tort. Car avec 10 parapluies vendus chaque minute en France, vous imaginez le nombre de ceux jetés chaque année ? 10 millions. Métaux, aluminium, nylon, et autres polyester : leur composition hétéroclite et pas vraiment naturelle rend toute tentative de tri ou de recyclage quasiment impossible. Et dans les usines d’incinération, bonjour la pollution.
Et si on faisait un vœu ? Un parapluie avec lequel on pourrait espérer passer sa vie entière, bâtir un couple uni face aux intempéries… et bien sûr, beau et sûr à la fois !